Yahoo, belle perche, effectivement, chef André!
Si ton sablage est homogène (pas de zones plus mates ou plus brillantes, ça s'appelle de "l'embu" ou pas de nuages, si tu préfères) tu peux dans la foulée envisager un bronzage à froid: "tester" le Klever (fabricant du Ballistol) "Brunissage Rapide" en trois ou quatre couches:
Une couche par jour, la première après un dégraissage à l'acétone, puis application à l'éponge.
Le problème sera dans le cas d'une surface sablée de débarrasser les sels d'oxydation (substance mate et parfois grisâtre, là c'est mieux parce qu'on la voit bien, mais ce n'est pas toujours le cas! il faut alors travailler un peu au "feeling" et à l'aveuglette) qui surviennent nécessairement; sur un beau poli, on repère aisément ces dépôts superficiels, sur une surface dépolie, il faudra être très "systématique'. Normalement (sur une surface polie) on emploie de la laine d'acier extra fine (XXX ou 000) et l'on débarrasse tout doucement la surface de ces dépôts, puis on rince à l'eau, on sèche, on dégraisse à nouveau à l'acétone, on réapplique un couche de "brunisseur" et on recommence le lendemain!
Ici il va falloir récurer les creux dus au sablage sans trop attaquer les tailles (les sommets, si tu veux) évidemment plus vulnérables à une abrasion superficielle!
Un truc serait de remplacer la laine d'acier par une brosse à dent et peut-être l'aider d'un abrasif léger et neutre (comme du bicarbonate de soude...?) au moment du rinçage. On pourrait aussi imaginer un jet d'eau sous pression genre Kärcher (mais "mollo", bien sûr!) pour aider l'action de la brosse à dents.
Donc tu devras à chaque fois retirer une partie de ton oxyde (soit de ton bronzage) avant d'appliquer la couche suivante.
D'après mes tests, tu devrais atteindre le résultat optimal en trois ou quatre couches et en fonction de l'alliage obtenir un gris plus ou moins foncé et profond, le fait d'avoir sablé devrait permettre d'obtenir un résultat plus foncé.
Quoi qu'il en soit, même si ce n'est pas aussi résistant ni profond qu'un bronzage à chaud, ce procédé est "répétable" sans pour autant nécessiter de débronzage et peut faire partie d'une routine d'entretien régulière en fonction de l'usure constatée. Hop, une p'tite couche de rappel!
Ce procédé est également réversible facilement et sans causer de dommage à l'acier.
Ensuite, il y a la méthode dite des "trois liqueurs" (je n'ai pas testée), toujours à froid, dont on vend les composants en trois flacons séparés sur le net , ou que l'on fait appliquer par des spécialistes pour une centaine d'euros.
Ces techniques "à froid" sont appliquées par prudence sur les armes de chasse (en général de collection) parce quelles ont été éprouvées pour ne pas abîmer les soudures des canons juxtaposés ou superposés et ont l'avantage d'être mises en oeuvre sans opération ou manipulation dangereuses.
On monte d'un cran avec la solution de soude caustique à 4% dans de l'eau distillée (simplement déminéralisée, ça peut le faire aussi) mais il faudra faire bouillir la soupe pendant une vingtaine de minutes au moins à plus de 140°C !
protection complète (yeux, mains, pieds et système respiratoire compris), il faut aussi que la t° soit homogène dans toute la cuve et que le dégraissage préalable soit aussi parfait!
On devra également boucher le canon de manière totalement hermétique (liège et silicone haute t°, par exemple. Certaines cires de bijoutier fusibles à très haute t° sont également utilisables). C'est ce qu'on appelle le bronzage rapide (efficace et durable)
Les parkérisations militaires (noires) ou les grises (french grey) sont plus complexes à mettre en oeuvre et nécessitent plusieurs opérations:
Par électrolyse et attaques chimiques (et/ou dépôt de phosphate) le procédé consiste à former une couche d'oxydation, puis à l'altérer de manière à la rendre plus poreuse et perméable à l'attaque suivante.
En gros, la difficulté consiste à combattre le phénomène de non conductibilité (nécessaire à l'action du courant) manifesté par la couche d'oxyde pour permettre à chaque fois une attaque plus profonde.
Pas de la tarte et essais préalables avant de réussir son coup!
Il faut un minimum de matériel aussi, même si je pense que la partie "electrolyse" pourrait être assurée par une ou deux batteries de voitures suivant la superficie de l'objet à traiter.
Des cuves en plastique feraient l'affaire mais il faut en trouver de la forme la plus adaptée de l'objet à oxyder.
Très efficace et durable, ici la surface même de l'acier est durcie!
On doit pouvoir trouver des artisans capables de faire ça, mais à quel prix?
J'en suis toujours au stade expérimental et "brico" dans cette technique.
NBTu devras sûrement "revenir en arrière" et poncer ton canon uniformément avant d'envisager cette solution.
La peinture, pourquoi pas, mais par poudrage /électrophorèse ou poudrage /cuisson (au four au dessus de 180°C) à faire réaliser par un artisan spécialisé (matos assez cher).
Le résultat sera assez proche d'une "plastification" puisque le procédé consiste à recouvrir la pièce d'une couche de résine pigmentée d'une épaisseur de 60µ au moins (adieu, marques et poinçons).
Voilà pour la "première couche" si je puis m'exprimer ainsi.
PS, Les peintures et vernis de carrosserie ne résisteront pas longtemps aux contraintes de manipulation imposées à des armes d'utilisation courante.