secret de l'acier Habitué Des Lieux
Nombre de messages : 463 Age : 49 Localisation : Normandie Date d'inscription : 06/04/2012
| Sujet: a quoi sert la graisse sur le verrou de culasse Lun 19 Nov 2012 - 13:19 | |
| http://www.22hunter.com/forum/positions-elements-climatique-et-techniques-diverses/1172-quoi-sert-la-graisse-sur-le-verrou-de-culasse-3.html - Citation :
Tout d’abord, un peu de technique de la cartouche 22 LR.
Quel est le pic de pression généré par cette petite cartouche ? La valeur la plus souvent citée dans la littérature anglo-saxonne (et oui, on trouve pas grand-chose en Français), pour une cartouche de match est de 24 000 psi (pound per square inch), ce qui retranscrit dans nos unités à nous donne 1 650 bar.
Pour mémoire : - 45 ACP Pression maximum CIP 21 000 psi/1 447 bar - 357 Magnum Pression maximum CIP 35 000 psi/2 412 bar - 44 Magnum Pression maximum CIP 36 000 psi/2 481 bar
Et en 6 mmPPC, avec les charges que nous tirons, la pression atteint 70 000 psi/4820 bar, mais chuuuut il faut surtout pas le dire.
Et oui, notre petite 22LR n’est pas une cartouche « basse pression ».
Etant donné que le culot de la cartouche mesure environ 6,85 mm de diamètre, soit une surface de 0,368 cm2 , au moment du départ du coup la force exercée par la cartouche sur le verrou sera de l’ordre de 600 kg (oui, j’ai choisi d’exprimer les forces en vieilles unités, le kg est beaucoup plus parlant pour beaucoup de monde que le daN).
Départ du coup
Au moment du départ du coup, le verrou de culasse est violemment projeté vers l’arrière et les tenons de verrouillage appliqués avec force contre leurs logements. Un peu comme un bon coup de massette. Si il n’y a pas un bon lubrifiant haute pression entre les 2 surfaces, elles vont finir par se mater.
La distance entre la face avant du verrou, ou cuvette de tir, et la face arrière du canon est de 1,09 mm pour une bonne carabine bien construite. Quelques fois plus !!! C’est la feuillure. L’épaisseur du bourrelet est de 1,01 mm en moyenne. Sous l’effet de nos 1 850 bar, le verrou va même reculer un peu plus (déformation élastique) et « revenir » en avant quand la pression va chuter. Le bourrelet va se déformer (déformation permanente, la limite élastique du laiton étant dépassée) et chercher à remplir tout l’espace disponible. Ceci est important au moment de l’ouverture du verrou, nous y reviendrons plus loin.
Sur nos carabines à verrou classiques, le verrou effectue 4 mouvements : - Rotation à l’ouverture - Translation arrière - Translation avant - Rotation à la fermeture
Rotation à l’ouverture
Il se passe, pratiquement en même temps, 3 actions
- Les tenons de verrou doivent frotter en rotation sur leurs logements, le verrou étant poussé plus ou moins fort vers l’arrière par le bourrelet dilaté, voir ci avant. Il y a frottement relativement fort et là encore, de la graisse sera nécessaire pour éviter le grippage ! - Très peu après le début de la rotation, l’accrochage du percuteur va engager la rampe d’armement pour faire reculer celui-ci. Sous l’action du ou des ressorts de percuteur, le contact percuteur/ rampe est assez costaud, et là encore un peu de graisse sera bénéfique pour éviter le grippage. - Dans les derniers degrés de la rotation, une partie du verrou vient en contact avec un arrondi du boîtier. Cette partie arrondie (came d’extraction) va faire reculer le verrou pour « décoller » la cartouche tirée, c’est l’extraction primaire. Là encore un peu de graisse va être bénéfique, le contact étant « fort ».
Translation arrière
Là, il ne se passe pas grand-chose mettant en jeu des forces importantes. La cartouche tirée est extraite de la chambre (extraction secondaire) par les extracteurs, jusqu’au moment où elle vient en contact avec l’éjecteur et hop dehors. Un peu de lubrifiant pour faciliter le mouvement, de l’huile fluide par exemple, au téflon si vous voulez. Attention, pas des litres, juste quelques gouttes sur un patch qu’on passe à l’intérieur du boîtier de culasse, en évitant le mécanisme de détente, puis sur le corps cylindrique du verrou.
Translation avant
Là encore, il ne se passe pas grand-chose, sinon que le mouvement doit être le plus fluide et le plus rapide possible.
Rotation à la fermeture
Là encore 3 actions principales :
- Au début de la rotation, le percuteur engage la gâchette principale sur laquelle il restera accroché. - Les tenons de verrouillage engagent les cames de fermeture et provoquent un petit mouvement du verrou vers l’avant, permettant de bien « planter » la balle dans les rayures. Contact fort, d’où nécessité de graissage. - Les tenons frottent sur leurs logements jusqu’à la fermeture totale. Là encore, contact fort et nécessité de graissage.
En résumé, avant un match :
- Quelques gouttes d’huile fine sur un patch qu’on passe à l’intérieur du boîtier de culasse, et sur le corps du verrou. - De la graisse haute pression contenue dans une seringue (graisse à roulements, ou graisse au lithium pour les adeptes de la tribologie) et on en met un peu derrière les tenons de verrou, sur le coin qui vient en contact de la came d’extraction primaire. On remet le verrou en place dans le boîtier, puis 3-4 mouvements à vide, et hop c’est terminé. Tout manœuvre comme Papa dans Maman. - Le graissage de la rampe d’armement du percuteur n’est à faire que de temps en temps, car il faut démonter l’extrémité arrière du verrou.
Voilà, bons tirs à tous. Et pourquoi les gars de l’ISSF ne font pas ça ? C’est parce qu’on leur a jamais appris. Pendant des années, on leur a seringué dans les oreilles « T’occupe pas de la technique, tire et puis c’est tout ». Maintenant, mon petit doigt m’a dit que certains bons le font aussi. | |
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viktor Pilier
Nombre de messages : 1247 Age : 77 Localisation : Val de marne Date d'inscription : 12/02/2010
| Sujet: Re: a quoi sert la graisse sur le verrou de culasse Dim 25 Nov 2012 - 3:11 | |
| "Planter la balle dans les rayures"....
Même pas un tout petit free bore ? Particuièrement en automatique ? | |
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