Pur produit du réarmement allemand des années 30 et de la militarisation de la société voulue par les Nazis, la carabine monocoup .22 long rifle DSM 34 (
Deutsches Sportmodell, c'est-à-dire "modèle sportif allemand") fut adoptée, comme son nom l'indique, en 1934 pour l'entraînement au tir de l'armée et des groupes de jeunesse paramilitaires, encore sous le coup des restrictions imposées par le Traité de Versailles en matière d'armement.
La carabine DSM 34 ci-dessus a malheureusement subi, entre autres dommages (de guerre ?), une
sporterisation : la crosse d'apparence militaire, similaire à celle du fusil Kar98k de la Wehrmacht, a été considérablement amputée et remaniée afin de lui donner un "look" sportif plus conforme à son appellation d'origine.
Cette arme n'en présente pas moins un intérêt certain, puisque son numéro de série la classe parmi les tous premiers exemplaires sortis de l'usine Mauser d'Oberndorf am Neckar en 1934.
Cette carabine .22 l.r. porte bien entendu les poinçons d'épreuve "impériaux" d'avant 1940, présents sur les carabines "commerciales" (marché civil ou export) à cette époque-là : B, U et G couronnés (le G couronné est presque totalement effacé sur cette arme).
La marque de ciseau horizontale visible à la base du canon serait une marque d'inspection - théorie à confirmer !
La "bannière Mauser" (
Mauser banner en anglais) se devine à peine, ce qui laisse supposer que cette arme a été attaquée par la rouille et a été rebrunie après décapage plus ou moins sévère selon les endroits.
Particularité des DSM 34 précoces, le numéro de série apparaît non seulement sur le tonnerre, le canon et le levier d'armement mais aussi sur la "drapeau de sûreté", la "noix de culasse"...
... ou le verrou de culasse.
Le boîtier porte sur le côté droit la désignation du modèle.
Le levier d'armement coudé est similaire à celui du Kar98k mais la crosse ne comporte pas le creux caractéristique du fusil allemand, qui se retrouvera, par contre, sur les crosses des
Klein Kaliber Wehrsportgewehre (KKW) qui succèderont au DSM 34 pour la pratique du tir paramilitaire.
La hausse, de type militaire, est encore à mi-chemin entre celles des modèles de carabines .22 l.r. "civils" de Mauser et le futur KKW.
Le guidon est
très proche de celui du Kar98k militaire. Il présente le coup de ciseau caractéristique destiné à matérialiser le bon réglage du guidon par rapport à sa hausse, pratique également attestée sur les Kar98k.
Une vue arrière de la culasse et de son drapeau de sûreté, réplique miniature de celui du Kar98k.
Il est à noter que, avec l'extracteur, ce drapeau de sûreté fait partie des pièces les plus fragiles de l'arme.
La culasse.
L'extracteur est très similaire à celui du fusil militaire.
La tête de culasse.
Un M ou un W, voire un sigma grec (???) sous le levier d'armement ?
La culasse démontée : les trois derniers chiffres du numéro de série apparaissent également sur le percuteur
Marquages 7 J et KN (?) sous le boîtier.
Un marquage que j'ai d'abord pris pour un S runique (Hitlerjugend ?
)...
... avant de constater que ce n'en était pas un (ouf !
).
La détente et le pontet.
La partie de la crosse qui a été sauvée de la débâcle nazie de 1945
Il s'agit bien de la crosse d'origine, comme l'atteste le numéro de série de l'arme imprimé dans le bois.
Les traces de l'oeillet de démontage du percuteur et du passage de bretelle sont encore visibles sur chaque face de ce très beau noyer - quel dommage que cette crosse ait été ainsi défigurée !
La plaque de couche métallique a disparu et a été remplacée par une plaque en bois très sombre (ébène ?).
La disparition de l'embouchoir et du bracelet de grenadière a due être palliée...