2030, la fin du plomb
On poursuit la série sur l’épuisement des ressources naturelles en se penchant aujourd’hui sur la fin de d’un métal présent dans notre vie depuis l’antiquité égyptienne puis romaine : le plomb dont les réserves ne sont pas inépuisables.
Le plomb, on en parle souvent quand il s’agit de santé ou de distribution d’eau. Le plomb est un élément utilisé depuis plus de 7000 ans et très apprécié car non seulement il est facile à extraire mais surtout il est très malléable et possède un bas point de fusion. Mais il est très dangereux pour la santé. Ceci dit, ses usages industriels sont nombreux et augmente depuis le moyen-âge. Et la pénurie guette.
Le plomb (Pb) reste un métal très apprécié pour ses qualités de densité et de flexibilité. 80 % de son utilisation concernent les batteries, toutes applications confondues, et ce sont les batteries automobiles qui poussent la demande. Le plomb est également utilisé par l’industrie chimique, des alliages (munitions), soudures ou des revêtements de câbles mais cela représente de faibles volumes.
Quatorze usines de batteries de voitures risquent de fermer en Algérie, à cause de la rareté du plomb, matière première qui entre dans la fabrication des batteries.
Selon Salim Houari, l’un des producteurs nationaux de batteries, des opérateurs peu scrupuleux détournent le plomb et causeraient à terme la fermeture de ces unités industrielles. Il explique que la responsabilité est à imputer à certaines entreprises qui contournent la loi relative au plomb qui entre dans la fabrication de la batteries. « Ces entreprises qu’il pointe du doigt, importent puis exportent le plomb en faisant entorse à la loi », assure-t-il.
14 usines menacer de fermer
Salim Houari précise que des lettres ont été adressées à différents ministères, notamment le Premier ministère, le ministère des finances, le ministère de l’Industrie, le ministère de l’environnement ainsi que les services des douanes.
Selon le même opérateur, le nombre des producteurs de batteries à l’échelle du territoire national est de 14. Ces derniers risquent de cesser leur activité à cause de ce pillage crapuleux dont il fait mention. Il rappelle aussi que « des usines spécialisées dans le recyclage du plomb existent en Algérie. Le plomb est une matière qui entre à 80% dans la fabrication de la batterie», note-t-il. Il poursuit en dénonçant des importateurs peu scrupuleux qui procèdent au broyage du plomb qu’ils exportent ensuite et ce en contradiction avec les lois en vigueur, notamment la loi de finances complémentaire (LFC) de 2010 qui interdit l’exportation du plomb.
Le point d’export de ce plomb est le port de Skikda, signale-t-il qui en appelle à l’intervention immédiate du directeur régional des douanes de Constantine. Il exhorte également les pouvoirs publics afin de mettre fin à l’exportation de ce plomb. A en croire Salim Houari, l’activité de ces opérateurs véreux a été gelée lorsque Abdelmadjid Tebboune était Premier ministre. Ces mêmes opérateurs ont ensuite vite fait de reprendre du service suite à la désignation d’Ahmed Ouyahia comme Premier ministre. Le directeur général des douanes, Mohamed Ouaret, a alors vite fait de réagir en promettant de sévir contre les entreprises qui se jouent de la loi relative au plomb. L’article 43 de la LFC 2010 qui interdit formellement d’exporter les déchets ferreux et non ferreux. Un texte également souligné par la circulaire 728 émise par le Premier ministère.