Ah... la poignée pistolet... Selon les goûts, certainement. Mais je penche aussi (et fortement en plus lol !) pour une question d'utilisation. En gros : - poignée pistolet = tir statique (ou posé) au sens du temps de visée (Match, BR, FT, etc.) - pas de poignée pistolet = tir dynamique (chasse, parcours, plinking rapide, Ball-Trap, Skeet, etc.) Deux philosophies différentes. En dynamique tu "entres dans la cible" que tu désignes avec l'axe des mains, en statique "tu es posé" comme une main faible avec un hamster et la "verticalité" de la main forte conditionne psychologiquement un "recul" favorisant la concentration et donc le travail de la visée. C'est encore plus sensible en tir debout sans appui, il suffit de se faire une petite séance plinking en mode : "départ crosse à la hanche"/épaulé/lâcher avec une Feinwerkbau 300 et une Diana 35 par exemple. Sinon, il n'est qu'à voir les tireurs Ball-Trap, Skeet et autres.
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Tuco_Nessuno Régulier
Nombre de messages : 130 Age : 49 Localisation : Nantes Date d'inscription : 04/02/2021
N'étant pas habitué du tir dynamique (sauf éventuellement, à l'arme de point...)Je n'avais pas pensé à ca, c'est bien vu, j'aime bien ton résumé des 2 approches, je le note
MAG138 Pilier
Nombre de messages : 5060 Age : 66 Localisation : De-ci/de-là Date d'inscription : 25/02/2013
Merci, c'est sympa. Aux armes de poing, c'est quasiment le contraire lol ! Très globalement les armes de type "précision pure" genre Pistolet 10m et Pistolet Libre ont de "fortes pentes". Ce sont des monocoup ne nécessitant-donc aucun autre effort que celui de tenir l'arme, en conséquence cinésiologiquement-parlant (la cinésiologie est l'étude du mouvement humain) la position idéale de relâchement de la main est quasi-identique à celle des 2 mains du plafond de la Chapelle Sixtine = bras tendu/main verticale/dos de la main légèrement vers l'extérieur/index légèrement vers le bas. Dans cette position la tension de repos fléchisseurs = extenseurs. Équilibre des forces donc. Raison pour laquelle une main est en gros plâtrée dans cette position. Le pistolet libre permet en outre de disposer d'une poignée super-enveloppante dont la partie supérieure offre un contre-appui diminuant l'éventuelle plongée du canon. C'est bien foutu hein ! Ainsi libéré des éventuelles tensions parasites, l'action de l'index sur la queue de détente est la plus fluide possible. Ceci se retrouve également au 25m en .22LR malgré le recul. Mais celui-ci étant assez faible vu que les munitions utilisées sont de type Match et pas des CCI ou consorts. La pente reste importante. Côté tensions musculaires diverses, le tir debout statique arme d'épaule fait que (en gros) l'ensemble du corps ayant sa verticale alignée avec la gravité, ces tensions sont faibles. A l'arme de poing, c'est différent car il est impossible de compenser la tension causée par le bras de levier bras/avant-bras tendus. La tête un peu en-arrière compense un peu l'épaule, mais le reste est "en l'air".
En revanche, au gros calibre en pistolet, une forte pente aurait bien entendu pour conséquence d'avoir une main relâchée, mais... - les poids de détente diffèrent = les efforts de l'index sont plus importants et d'autant-moins fluides qu'ils ne sont pas compensés musculairement - surtout, la rupture d'équilibre faisant passer la main d'une position "statique" à une position dynamique générée par le recul en une fraction de seconde est bien plus difficile à maîtriser en raison du temps de réaction = gros écarts en cible Mais avec une poignée plus verticale se crée une tension musculaire induite côté dessus de la main et passant par la colonne du pouce. Ces muscles-là ont donc une tension résiduelle (et plus une tension de repos) = ils réagiront très vite pour contenir le recul. Au revolver, l'effort à exercer sur la queue de détente oblige mécaniquement la main à se trouver en position intermédiaire (genre presse-citron) et naturellement à être bien plus verticale qu'en pistolet libre par exemple.
Il s'agit à l'arme de poing moins d'une différence entre statique et dynamique que d'une différence entre avec et sans recul. Des revolvers gros calibre comme les Manurhin ont une pente quasi-identique en version MR38 et MR73 (Match) même si ce dernier est simple action. Pour essayer de conserver axe du membre supérieur et axe du canon confondus, le Rhino a été créé, mais sans conditionner la position globale de la main. Mécaniquement cela évite d'avoir 2 axes et donc d'induire un couple de relèvement entre les deux au recul. En cinésiologie c'est "parfait", en pratique c'est bien plus relatif il n'est qu'à voir ses résultats en compétition. Ils ne sont pas mauvais, mais pas au point qu'une majorité de tireurs l'utilise... Car il existe un autre axe : celui qui part de l’œil, glisse sur l'ensemble du membre supérieur et se prolonge jusqu'au bout de l'index, lequel peut se projeter sur la cible. Cet axe naturel étant très fortement corticalisé et représentant l'axe du canon et de ce qui en sort, il est bien probable qu'il soit cause de la différence par rapport à celui du Rhino qui revient un peu à "tirer par-dessous la main". Que ce soit en statique ou en dynamique.
Le tout n'implique que mes ressentis persos avec diverses armes mélangées avec mes connaissances d'ancien kiné. Fin de la conférence, vous pouvez rallumer vos téléphones...
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pierre-louis Habitué Des Lieux
Nombre de messages : 471 Age : 62 Localisation : le bouscat Date d'inscription : 23/04/2021
Ah... la poignée pistolet... Selon les goûts, certainement. Mais je penche aussi (et fortement en plus lol !) pour une question d'utilisation. En gros : - poignée pistolet = tir statique (ou posé) au sens du temps de visée (Match, BR, FT, etc.) - pas de poignée pistolet = tir dynamique (chasse, parcours, plinking rapide, Ball-Trap, Skeet, etc.) Deux philosophies différentes. En dynamique tu "entres dans la cible" que tu désignes avec l'axe des mains, en statique "tu es posé" comme une main faible avec un hamster et la "verticalité" de la main forte conditionne psychologiquement un "recul" favorisant la concentration et donc le travail de la visée. C'est encore plus sensible en tir debout sans appui, il suffit de se faire une petite séance plinking en mode : "départ crosse à la hanche"/épaulé/lâcher avec une Feinwerkbau 300 et une Diana 35 par exemple. Sinon, il n'est qu'à voir les tireurs Ball-Trap, Skeet et autres.
heu... pour le tir au fusil c'est poignée pistolet ou demi-pistolet a part les anglais qui ne font rien comme nous a part les poignées pour armes de sport (fusils) bye
MAG138 Pilier
Nombre de messages : 5060 Age : 66 Localisation : De-ci/de-là Date d'inscription : 25/02/2013
Merci, c'est sympa. Aux armes de poing, c'est quasiment le contraire lol ! Très globalement les armes de type "précision pure" genre Pistolet 10m et Pistolet Libre ont de "fortes pentes". Ce sont des monocoup ne nécessitant-donc aucun autre effort que celui de tenir l'arme, en conséquence cinésiologiquement-parlant (la cinésiologie est l'étude du mouvement humain) la position idéale de relâchement de la main est quasi-identique à celle des 2 mains du plafond de la Chapelle Sixtine = bras tendu/main verticale/dos de la main légèrement vers l'extérieur/index légèrement vers le bas. Dans cette position la tension de repos fléchisseurs = extenseurs. Équilibre des forces donc. Raison pour laquelle une main est en gros plâtrée dans cette position. Le pistolet libre permet en outre de disposer d'une poignée super-enveloppante dont la partie supérieure offre un contre-appui diminuant l'éventuelle plongée du canon. C'est bien foutu hein ! Ainsi libéré des éventuelles tensions parasites, l'action de l'index sur la queue de détente est la plus fluide possible. Ceci se retrouve également au 25m en .22LR malgré le recul. Mais celui-ci étant assez faible vu que les munitions utilisées sont de type Match et pas des CCI ou consorts. La pente reste importante. Côté tensions musculaires diverses, le tir debout statique arme d'épaule fait que (en gros) l'ensemble du corps ayant sa verticale alignée avec la gravité, ces tensions sont faibles. A l'arme de poing, c'est différent car il est impossible de compenser la tension causée par le bras de levier bras/avant-bras tendus. La tête un peu en-arrière compense un peu l'épaule, mais le reste est "en l'air".
En revanche, au gros calibre en pistolet, une forte pente aurait bien entendu pour conséquence d'avoir une main relâchée, mais... - les poids de détente diffèrent = les efforts de l'index sont plus importants et d'autant-moins fluides qu'ils ne sont pas compensés musculairement - surtout, la rupture d'équilibre faisant passer la main d'une position "statique" à une position dynamique générée par le recul en une fraction de seconde est bien plus difficile à maîtriser en raison du temps de réaction = gros écarts en cible Mais avec une poignée plus verticale se crée une tension musculaire induite côté dessus de la main et passant par la colonne du pouce. Ces muscles-là ont donc une tension résiduelle (et plus une tension de repos) = ils réagiront très vite pour contenir le recul. Au revolver, l'effort à exercer sur la queue de détente oblige mécaniquement la main à se trouver en position intermédiaire (genre presse-citron) et naturellement à être bien plus verticale qu'en pistolet libre par exemple.
Il s'agit à l'arme de poing moins d'une différence entre statique et dynamique que d'une différence entre avec et sans recul. Des revolvers gros calibre comme les Manurhin ont une pente quasi-identique en version MR38 et MR73 (Match) même si ce dernier est simple action. Pour essayer de conserver axe du membre supérieur et axe du canon confondus, le Rhino a été créé, mais sans conditionner la position globale de la main. Mécaniquement cela évite d'avoir 2 axes et donc d'induire un couple de relèvement entre les deux au recul. En cinésiologie c'est "parfait", en pratique c'est bien plus relatif il n'est qu'à voir ses résultats en compétition. Ils ne sont pas mauvais, mais pas au point qu'une majorité de tireurs l'utilise... Car il existe un autre axe : celui qui part de l’œil, glisse sur l'ensemble du membre supérieur et se prolonge jusqu'au bout de l'index, lequel peut se projeter sur la cible. Cet axe naturel étant très fortement corticalisé et représentant l'axe du canon et de ce qui en sort, il est bien probable qu'il soit cause de la différence par rapport à celui du Rhino qui revient un peu à "tirer par-dessous la main". Que ce soit en statique ou en dynamique.
Le tout n'implique que mes ressentis persos avec diverses armes mélangées avec mes connaissances d'ancien kiné. Fin de la conférence, vous pouvez rallumer vos téléphones...
Mille mercis pour cette explication qui permet de mieux comprendre le lien entre la morphologie et ce qu'on peut en faire! Dans un monde parfait, et partant du principe que demander ne coûte rien ;-) serait il possible d'avoir des schémas qui expliquent mieux la chose ? C'est vraiment "connaître la lumière" que se rendre compte comment fonctionne le lien entre entre notre morphologie et un outil, ici une arme.
MAG138 Pilier
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