Bonjour à tous,
voici plusieurs mois que germe dans mon cerveau dérangé l’idée d’acquérir une arme de poing : un retour à l’adolescence en somme, j’ai découvert l’air comprimé avec un pistolet !
N’étant pas pistolero dans l’âme, j’ai longtemps cherché et hésité :
vieux modèle à ressort, PCA, PCP, CO2, neuf, occasion. Bref, le projet a mis du temps à mûrir.
Idéalement, n’ayant pas l’intention de participer au J.O. ni même d’en faire un usage intensif, j’ai beaucoup scruté le marché de l’occasion mais les vraies bonnes affaires et même les affaires honnêtes tout court sont d’une rareté désespérantes….
Jusqu’à ce que j’ai enfin une révélation il y a quelques jours de ça ! Furetant sur Paaf2 un dimanche, je fus dans les 1ers à lire les annonces d’un pistolier se séparant de la plupart de ses armes sans en vouloir le prix du neuf.
Il vendait un PCP à détente électronique qui a été réservé avant même que je termine de lire l’annonce, mais il n’était pas dans mes tarifs. J’ai hésité sur son Hämmerli AP 20 pro à 500€ mais étant un modèle âgé de 7 ans, j’ai craint à plus ou moins court terme d’avoir à y changer tous les joints qui étaient d’origine.
Il proposait aussi un Baikal MP46 et un Walther LPM1 à 350 et 300€. Pourquoi pas, c’est d’excellents flingues mais ils combinent à la fois l’inconvénient du ressort et du PCP ; c’est à dire qu’il faut actionner un levier d’armement comme une arme à ressort et surveiller les joints comme sur une PCP. J’ai donc laissé passer ces 2 belles offres.
Pour terminer, il vendait aussi un Feinwerkbau LP65 à 250€. Bonne arme, un peu lourde sans doute mais facile d’entretien. Mais, autant je trouve la Fein 300 intemporelle, autant le LP65 j’ai beau en entendre du bien, j’ai beau le regarder dans tous les sens, je ne le trouve pas beau, rien à faire ! Donc sans suite aussi (P.S : ne cherchez pas ces occases sur Paaf2 : tout est parti en 24h).
En revanche, à présent j’ai fait un grand bond en avant , je sais enfin ce que je veux : ça sera un PCP neuf (c’est pas trop tôt!
).
Ah oui, la piste CO2 j’oubliais: je laisse tomber car j’ai déjà tout ce qu’il faut pour recharger du PCP, donc je ne vais pas m’emm… avec des sparclettes.
Bien sûr, « standing » oblige, hors de question d’acheter une chinoiserie imitation Match mal finie, « pauvreté » oblige, je n’y mettrais pas plus de 1000€ non plus (rapport à mon forfait pour les J.O etc, déjà mentionné plus haut).
Dans les marques qui ont pignon sur rue, il ne me reste plus guère que l’Hämmerli AP20 pro à 1000€ et surtout, enfin j’y viens, le Tau Brno MK8 à 900€ .
Étrangement, le Tau 7, tout le monde le connaît, tout le monde en parle et loue ses qualités. Le MK8 est presque un parfait inconnu sur le forum : beaucoup semblent chercher des infos dessus sans trouver beaucoup de réponses. Le Net ne fourmille pas de review dessus non plus. Pourtant ce pistolet existe depuis au moins 14 ans et Tau fabrique des PCP depuis plus de 18 ans à priori, alors, comme il faut bien un 1er, je me suis lancé dans l’achat de ce ressortissant Tchèque et dans un retex sur ce joujou.
Commençons par le déballage : un joli carton bleu-gris et dedans un joli pistolet avec plein de mousse de protection autour :
Dans les accessoires, outre l’embout de chargement à visser sur la cartouche, on a les clefs Allen nécessaires au démontage et réglages éventuels de l’arme et 2 guidons de largeurs différentes pour s’adapter aux préférences des tireurs :
Le manuel ; succinct, tient sur une page : un contrôle tir et qualité et au verso un petit plan :
2 vues générales de l'arme. C’est mon 1er PCP de match : je suis impressionné par la taille de la bête, 43 cm de longueur totale, j’ai l’impression de brandir le magnum d’Harry Callahan ! Mais ça va, le poids ne dépasse pas le kilo (960 g) et l’équilibre est très bon :
La crosse en beau noyer (turc, parait-il) est très confortable et ma main la chausse instinctivement très bien. L’appui paume est bien entendu réglable et le démontage de la crosse se fait avec une clef Allen par l’orifice rond sous le talon :
Vues rapprochées de la carcasse en aluminium et de la bouche du canon :
Le guidon est démontable (2 autres modèles sont livrés avec l’arme). Il suffit de le dévisser avec une clef Allen par l’ouverture au dessus de la bouche du canon :
Le cran de mire, simple et efficace : 2 mollettes pour les réglages de hausse et dérive, une vis Allen pour l’ouverture du cran à l’arrière :
La culasse du côté gauche, levier d’armement fermé. Les 3 vis à 6 pans sur le dessus bloquent le canon :
La culasse côté droit, levier d’armement ouvert et pousse plomb à l’arrière. Pour ma part, cette pièce mériterait de reculer de quelques mm supplémentaires pour faciliter l’introduction du plomb. Le bouton poussoir désigné par la flèche jaune, permet, lorsqu’il est poussé vers la droite, le tir à sec. En actionnant le levier d’armement, on arme la détente mais sans introduire d’air dans le plénum :
Le pistolet est livré avec cet adaptateur de chargement à visser sur le réservoir :
Best Fitting propose cet embout coiffant l’adaptateur et permettant de visser un quick connect, ce qui est bien pratique :
Voilà ce que ça donne une fois tout vissé sur le réservoir :
Contrairement aux carabines PCP, il n’y a pas de clapet anti-retour sur ce réservoir… Si vous vissez l’adaptateur à fond, l’air sous pression s’échappe. La procédure est donc la suivante : ne serrez pas l’adaptateur à fond, raccordez à votre pompe, serrez ensuite l’adaptateur, gonflez, desserrez légèrement l’adaptateur de la cartouche et purgez votre pompe normalement :
Le réservoir supporte une pression de 300 bars mais il est fortement recommandé de l’utiliser dans une plage de 200-220 bars maxi à 90 bars mini.
Toutes les opérations de vissage et dévissage du réservoir doivent s’effectuer avec le levier d’armement tiré à fond :
Une fois la crosse démontée, on a accès à plusieurs vis de réglage à l’arrière de la carcasse. Cette vis permet de régler la vitesse du plomb (la puissance de l’arme). On l’augmente en serrant et on la descend en dévissant :
Ci-dessous, la vis désignée par la flèche jaune permet de régler le poids de détente, la flèche rouge indique la vis réglant la course de la détente :
Sur la photo suivante, la flèche jaune montre la vis réglant l’angle de la queue de détente, la rouge la vis permet de déplacer la queue de détente d’avant en arrière sur son rail. Le repose doigt peut également pivoter à gauche ou à droite :
Le poids de départ est réglé en usine aux normes ISSF à 500 g. Je vérifie, on est pas mal à priori ;
Le pistolet est réglé d’usine pour des vitesses de plombs initiales à 160 m/s, vitesse idéale selon le fabricant. Je vérifie avec une série de 15 plombs. L’arme est neuve, non « rodée », c’est ses 1ers tirs et les plombs, des RWS training ne sont pas pesés non plus. La vitesse la plus basse relevée est de 161.9 m/s, la plus élevée est de 163.1 :
Plus tard, j’ai refait une série de 10 RWS, résultats : de 159.9 à 160.6 m/s. Pinaise, on est bien : moins d’un m/s d’écart pour ne pas dire à peine plus de 0,5 m/s. On est pas bien, on est parfait !
A présent sur le pas de tir. Je n’ai pas touché aux réglages d’usine (hormis le réglage de la crosse à ma paume et la hausse du cran de mire avec quelques plombs de chauffe). Prise de visée, équilibre, ergonomie et douceur de la détente m’ont enchantés même si n’en ayant pas, je ne peux comparer avec d’autres pistolets de match. J’ai voulu tester différents plombs pour faire un tri éventuel. Ces projectiles font tous 0.53 g, inutile de chercher plus léger pour une arme de 7 joules de puissance.
Pour ce faire, j’ai tiré des séries de 10 plombs à 10 mètres sur appui avant (un petit trépied), pistolet et main posés sur un petit sac arrière, tireur assis.
Les résultats sont présentés dans l’ordre chronologique. La meilleure série est la 1ère, avec les RWS training. Ca ne veut pas dire que c’est les meilleurs plombs, j’étais juste au top de mon acuité visuelle et de ma forme physique. Sur les séries suivantes, je fatiguais un peu et savais « en lâchant » que je commettais parfois de petites erreurs de tir (visée ou petits coups de doigt).
Malgré tout, j’ai la très agréable impression que cette arme n’est pas difficile et mange un peu de tout. En tout cas, je ne vois aucune aberration dans les résultats sinon celles du tireur :
Concernant l’autonomie du réservoir, j’ai débuté à 200 bars (195 selon le mano) et terminé à 115 bars. J’ai tiré environ 10 plombs de réglage. 80 plombs pour mes séries de 10 (j’ai refait une série de 10 sur les JSB et les H&N car j’avais été très mauvais sur la 1ère) et j’ai finis par 20 plombs à bras franc pour me détendre. Résultat, avec 80 bars utilisés, environ 110 plombs tirés, il me semble que c’est très correct :
En résumé, je pense que ce pistolet tient la route face à une concurrence plus huppée sur un pas de tir. Le canon est très bon, l’ergonomie la détente aussi, et il ne doit pas lui manquer grand-chose niveau réglages possibles non plus. Bref, certaines différences de prix s’expliquent sans doute par la qualité des matériaux utilisés, de petites finitions plus flatteuses ou l’utilisation de détentes électroniques, mais, à mon niveau de pistolero débutant, cette arme est beaucoup plus forte que son détenteur et le tireur atteindra ses limites bien avant elle !
P.S : comme toujours, félicitations à ceux qui tout lu jusqu’au bout sans s’assoupir et d’une traite, en espérant avoir apporté quelques éléments de réponse à ceux qui se questionnent sur ce MK8…
… En tout cas, je ne regrette pas mon achat !