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Une pétoire de l’expédition Lewis et Clark
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frederic feve
Thierry357
fred900s
Mandeville de Marigny
8 participants
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Une pétoire de l’expédition Lewis et Clark
Voici encore un pan d'histoire.
Il s'agit d'une recopie d'un post de Dr Feelgood , un amateur chevronné d'un forum spécialisé.
Le sujet mérite grandement d'être reproduit ici, chantre des utilisateurs de l'air.
C'est quand même curieux cette tendance à faire des pavés......
"Arme à air comprimé de l'expedition lewis et clark.
Le flingue dont il est question dans le titre n’a pas servi à massacrer des gens pour magnifier l’égo d’un dictateur ou un autre (du moins pas au moment où il fut décisif), c’est une pièce d’ingénierie surprenante et qui détermina l’histoire du continent américain d’une manière inhabituellement pacifique: en faisant des démonstrations de tir.Lorsque l’on évoque les armes à air comprimé, la plupart des gens pensent aux carabines de foire ou aux pistolets d’apprentissage du tir – quasiment des jouets comparés aux « vraies » armes à feu.
Pourtant, dès le XVIème siècle elles furent utilisées pour la chasse et la guerre, alors que la poudre noire était encore difficile à maîtriser. Poudre noire et air comprimé se sont développés plus ou moins en même temps, et furent aussi utilisés en même temps, pour les mêmes usages, pendant plusieurs siècles.
La poudre avait la relative simplicité, l’air comprimé l’efficacité, la rapidité et la discrétion: sans fumée, moins bruyante, pouvant recharger plus vite (tant que la pression restait suffisante) mais plus coûteuses et réclamant des connaissances plus pointues dans leur usage ces armes à part furent essentiellement réservées aux chasseurs fortunés et aux régiments de tireurs d’élite (la noblesse de l’époque fit bien des efforts pour empêcher les roturiers de mettre la main sur ces armes).
L’arme secrète de Jojo
En 1779, l’empereur Joseph d’Autriche lança un projet secret de modernisation des fusils de son armée. Il passa commande de fusils à grande portée et à répétition auprès d’un ingénieux artisan: Bartholomaüs Girandoni, inventeur de plusieurs systèmes originaux mais peu fiables de rechargement rapide pour arme à poudre. Celui-ci conçoit en 1780 un fusil à air comprimé largement en avance technologiquement sur ce qui se faisait à l’époque: magasin tubulaire pour une vingtaine de balles pouvant être rechargée en quelques secondes depuis un chargeur déjà prêt, mécanisme de chargement par la culasse évitant d’avoir à se relever ou même à changer de position de tir, réservoir d’air comprimé à 55 bars bon pour 60 à 80 tirs.
Alors que le fusil à silex ordinaire de cette période prend presque une minute à recharger à chaque coup (par la gueule du fusil), produit un épais masque de fumée qui voile l’ennemi et finit par rendre sourd ou même étourdir son utilisateur par concussion, le fusil de Girandoni ne fait pas de fumée, relativement peu de bruit et peut tirer un magasin entier de balles (20 ou 22 suivant le – gros – calibre) en moins d’une minute, et remettre ça quelques secondes plus tard. Cerise sur le gâteau: en gardant les pompes derrière la ligne de front, l’ennemi ne peut pas recharger et donc retourner ces armes contre son propriétaire.
L’Empereur voit déjà en imagination des bataillons entiers équipés de cette arme mortelle et précise à plus de 100 mètres avancer sur toute l’Europe. Il décida de réorganiser son armée entière autour de cette arme.
Fusil Autrichien Modèle 1780, ou « Windbüchse », par Girandoni
Les Shadoks n’aiment pas la logistique.....
Mais il n’y a pas que des avantages. Le fusil de Girandoni demande une haute qualité de fabrication et la production en masse tarda. Les premiers régiments ne furent équipés qu’à partir de 1787, en petit nombre. Plus délicate que les fusils à silex, l’arme ne fut finalement confiée qu’aux tireurs d’élite (comme le corps des tireurs d’élite tyroliens qui se fit douloureusement connaître aux Turcs et aux Prusses dans les années 1790).
Le rechargement des réservoirs d’air est très long et fatigant avec la pompe à main qui accompagne l’engin (plus d’un millier de coups de pompe) et malgré l’adjonction d’une pompe sur wagon en soutien et de réservoirs supplémentaires les soldats autrichiens ne se sentaient pas assez Shadoks pour l’apprécier – mais le vrai problème qui fit retirer l’arme du service vers 1810: ils étaient trop bêtes pour parvenir à s’en servir correctement, et l’épidémie de réparations et accidents de tir signa la fin de l’expérience, avant l’affrontement contre Napoléon Bonaparte. Joseph fulmina: « Nous semblons avoir un ramassis de fusiliers misérables, dont aucun ne convient au service avec des fusils à air comprimé ».
Cependant cette arme très en avance sur son temps (trop ? ses caractéristiques techniques ne furent approximativement égalées qu’en 1860) ne resta pas longtemps secrète malgré les efforts de Jojo d’Autriche, et au moins quelques exemplaires militaires, en plus de copies conçues par des armuriers de Vienne comme Contriner et Lowenz, furent vendus sous le manteau à des particuliers amateurs d’innovation, de belle mécanique, ou de canardage en gros.
C’est ainsi qu’au tournant du XIXème siècle l’un de ces fusils en calibre .464 se retrouva à trôner dans la collection d’un certain Isaïah Lukens, armurier spécialisé dans les armes à air comprimé, installé sur le nouveau continent près de Philadelphie. C’est là que le capitaine Meriwether Lewis le trouva, alors qu’il rassemblait les vivres et fournitures avant son départ pour sa fameuse expédition avec William Clark dans l’Ouest sauvage.
Lewis, prestidigitateur et as du poker menteur
Chargé par le président Jefferson d’explorer le reste du continent nord-américain, répertorier la faune et la flore (Jefferson espère qu’ils verront des mammouths) et d’étudier les tribus indiennes sur le chemin (ainsi, évidemment, que de sonder les opinions de ceux-ci sur les visages pâles et si possible leur faire bonne impression), Lewis et son équipe se mettent en route le 14 mai 1804. En plus de divers cadeaux pour acheter le passage et si possible l’amitié des tribus qui seront rencontrées, le fusil Girandoni restait à portée de main, dans son étui en cuir à multiples poches d’origine. On ne sait jamais.
L’emport de cette arme si inhabituelle (et si fascinante: apparemment Lewis passa pas mal de temps à la bichonner et parader avec tout au long du voyage) s’avéra payant au-delà de leurs anticipations. Par exemple, lorsque l’expédition rencontra les Sioux Yankton, nerveux et hostiles, le capitaine Lewis organisa à leur intention une mise-en-scène presque digne des spectacles de prestidigitation de notre époque, en tirant devant eux, enthousiaste, une quarantaine de projectiles dans un arbre à des dizaines de mètres, en quelques dizaines de secondes.
Le 25 septembre 1804, retenu par les Sioux Tetons, Lewis fit une démonstration de tir rapide avant d’insister auprès du chef Bison Noir sur le fait qu’il était pressé de partir et avait assez de fusils « magiques » pour éliminer vingt tribus en une journée. Bluffant ainsi les indiens en leur faisant croire que son fusil pouvait tirer indéfiniment sans rechargement nécessaire, sans poudre ni fumée ni flamme, et en leur faisant croire que beaucoup des fusils des Blancs étaient de ce type, il étouffa d’emblée pas mal de conflits potentiels avec les populations natives d’Amérique. Les indiens n’hésitaient pas à embusquer et exterminer les expéditions des autres tribus (ou la tribu adverse entière), et les colons américains étaient pleinement conscients qu’ils risquaient le même sort.
Naissance de la diplomatie à l’américaine: « tu l’as vu mon gros fusil ? »
C’est de cette manière qu’une innovation technique autrichienne inattendue eut un rôle crucial dans l’histoire des USA, en aidant l’expédition qui changea radicalement la perception qu’avaient les premiers citoyens des USA de l’Ouest du continent nord-américain.Le fusil Girandoni de Lewis fut ramené au magasin de Lukens après le voyage, pour réparation, et y resta jusqu’à être retrouvé et étudié très soigneusement par le docteur Robert Beeman, collectionneur et historien spécialiste du sujet, longtemps avant que celui-ci ne découvre son parcours particulier et son implication historique au cours d’une véritable « autopsie » et enquête historique minutieuse du fusil.
La carabine tyrolienne de 1779, une arme d’exception
Tout le monde sait que les soldats des armées européennes du début du XIXème siècles sont équipés d’arme à feu, à chargement par la bouche. Les initiés et connaisseurs savent évidemment que quelques unités d’élite sont dotées de fusils, c’est à dire d’armes à canon rayé. Le tir gagne ainsi en puissance et en précision, mais cela ne concerne qu’une petite partie des combattants, comme les fusiliers britanniques dotés des fameux Baker rifles.
Mais saviez vous qu’une des armées occidentales était dotée de fusils à répétition depuis 1779, capables de tirer une vingtaine de coups à la minute ? L’arme, inventée par un horloger du tyrol du nom de Bartholomäus Girandoni est restée en service jusqu’en 1815, et a servi dans les affrontements contre les turcs et les prussiens…
Le plus extraordinaire dans cette invention est qu’il ne s’agit pas d’une arme à feu, mais d’un fusil à air comprimé, qui plus est doté d’un chargeur de 20 balles. La crosse de l’arme est en fait le réservoir d’air comprimé. En armant le chien, le tireur comprime un ressort qui permet, lorsque la détente est actionnée de faire brièvement entrer l’air dans le canon, propulsant ainsi la balle. Cette dernière a une vitesse et une efficacité comparable à celle des mousquets de l’époque, et peut pénétrer une planche d’environ 3 cm à une vingtaine de mètres.
Pour recharger, rien de plus simple. Il suffit de dresser l’arme à la verticale pour faire glisser une balle du magasin qui longe le canon, à droite sur l’image ci-contre dans un petit tiroir, qu’une action du pouce permet de manoeuvrer. La balle se place dans le canon, et le tir peut reprendre.
Le réservoir d’air a une capacité utile d’une trentaine de coups, aussi le combattant était il équipé de deux réservoirs supplémentaires, et le règlement lui attribuait également une centaine de balles. L’arme mesure 1.2m et pèse 4.5kg, soit des mensurations très similaires à celles de tous les mousquets de l’époque.
Pour recharger ses réservoirs, le combattant est également doté d’une pompe à main. 1500 coups sont nécessaires pour un réservoir, ce qui n’est toutefois guère faisable en plein combat. Pour faciliter le travail, l’armée autrichienne a prévue des voitures dotées de compresseurs et de bidons de rechange. Des courriers étaient chargés de la rejoindre, et d’alimenter les premières lignes.
L’absence de fumée et de détonation en faisaient une arme idéale pour les embuscades et les coups de main. Il faut toutefois relativiser cette discrétion, le bruit au départ du coup n’est tout de même pas totalement négligeable.
Le principal inconvénient de l’arme est sa difficulté de fabrication avec les techniques et matériaux de l’époque. Les joints, indispensables, sont en cuir et doivent être maintenus humides en permanence. Le réservoir est vissé sur le canon, et le filetage est souvent une cause de fuite. Le mécanisme de tir est également complexe, et l’ensemble est finalement relativement fragile.
Il semble qu’en tout 1500 armes aient doté l’armée autrichienne, leur abandon étant finalement lié à la complexité de la technologie à mettre en oeuvre pour les fabriquer et les maintenuir. L’exemple ci-contre, la valve du réservoir actionnée par la détente, en donne une bonne idée, et l’on imagine la question de la pompe à haute pression !
Pour autant, les prussiens et turcs expérimenteront son efficacité, mais il semble bien que les armées de Napoléon n’aient pas eu à l’affronter."
J'espère que vous avez passé un bon moment....
Amicalement.
Il s'agit d'une recopie d'un post de Dr Feelgood , un amateur chevronné d'un forum spécialisé.
Le sujet mérite grandement d'être reproduit ici, chantre des utilisateurs de l'air.
C'est quand même curieux cette tendance à faire des pavés......
"Arme à air comprimé de l'expedition lewis et clark.
Le flingue dont il est question dans le titre n’a pas servi à massacrer des gens pour magnifier l’égo d’un dictateur ou un autre (du moins pas au moment où il fut décisif), c’est une pièce d’ingénierie surprenante et qui détermina l’histoire du continent américain d’une manière inhabituellement pacifique: en faisant des démonstrations de tir.Lorsque l’on évoque les armes à air comprimé, la plupart des gens pensent aux carabines de foire ou aux pistolets d’apprentissage du tir – quasiment des jouets comparés aux « vraies » armes à feu.
Pourtant, dès le XVIème siècle elles furent utilisées pour la chasse et la guerre, alors que la poudre noire était encore difficile à maîtriser. Poudre noire et air comprimé se sont développés plus ou moins en même temps, et furent aussi utilisés en même temps, pour les mêmes usages, pendant plusieurs siècles.
La poudre avait la relative simplicité, l’air comprimé l’efficacité, la rapidité et la discrétion: sans fumée, moins bruyante, pouvant recharger plus vite (tant que la pression restait suffisante) mais plus coûteuses et réclamant des connaissances plus pointues dans leur usage ces armes à part furent essentiellement réservées aux chasseurs fortunés et aux régiments de tireurs d’élite (la noblesse de l’époque fit bien des efforts pour empêcher les roturiers de mettre la main sur ces armes).
L’arme secrète de Jojo
En 1779, l’empereur Joseph d’Autriche lança un projet secret de modernisation des fusils de son armée. Il passa commande de fusils à grande portée et à répétition auprès d’un ingénieux artisan: Bartholomaüs Girandoni, inventeur de plusieurs systèmes originaux mais peu fiables de rechargement rapide pour arme à poudre. Celui-ci conçoit en 1780 un fusil à air comprimé largement en avance technologiquement sur ce qui se faisait à l’époque: magasin tubulaire pour une vingtaine de balles pouvant être rechargée en quelques secondes depuis un chargeur déjà prêt, mécanisme de chargement par la culasse évitant d’avoir à se relever ou même à changer de position de tir, réservoir d’air comprimé à 55 bars bon pour 60 à 80 tirs.
Alors que le fusil à silex ordinaire de cette période prend presque une minute à recharger à chaque coup (par la gueule du fusil), produit un épais masque de fumée qui voile l’ennemi et finit par rendre sourd ou même étourdir son utilisateur par concussion, le fusil de Girandoni ne fait pas de fumée, relativement peu de bruit et peut tirer un magasin entier de balles (20 ou 22 suivant le – gros – calibre) en moins d’une minute, et remettre ça quelques secondes plus tard. Cerise sur le gâteau: en gardant les pompes derrière la ligne de front, l’ennemi ne peut pas recharger et donc retourner ces armes contre son propriétaire.
L’Empereur voit déjà en imagination des bataillons entiers équipés de cette arme mortelle et précise à plus de 100 mètres avancer sur toute l’Europe. Il décida de réorganiser son armée entière autour de cette arme.
Fusil Autrichien Modèle 1780, ou « Windbüchse », par Girandoni
Les Shadoks n’aiment pas la logistique.....
Mais il n’y a pas que des avantages. Le fusil de Girandoni demande une haute qualité de fabrication et la production en masse tarda. Les premiers régiments ne furent équipés qu’à partir de 1787, en petit nombre. Plus délicate que les fusils à silex, l’arme ne fut finalement confiée qu’aux tireurs d’élite (comme le corps des tireurs d’élite tyroliens qui se fit douloureusement connaître aux Turcs et aux Prusses dans les années 1790).
Le rechargement des réservoirs d’air est très long et fatigant avec la pompe à main qui accompagne l’engin (plus d’un millier de coups de pompe) et malgré l’adjonction d’une pompe sur wagon en soutien et de réservoirs supplémentaires les soldats autrichiens ne se sentaient pas assez Shadoks pour l’apprécier – mais le vrai problème qui fit retirer l’arme du service vers 1810: ils étaient trop bêtes pour parvenir à s’en servir correctement, et l’épidémie de réparations et accidents de tir signa la fin de l’expérience, avant l’affrontement contre Napoléon Bonaparte. Joseph fulmina: « Nous semblons avoir un ramassis de fusiliers misérables, dont aucun ne convient au service avec des fusils à air comprimé ».
Cependant cette arme très en avance sur son temps (trop ? ses caractéristiques techniques ne furent approximativement égalées qu’en 1860) ne resta pas longtemps secrète malgré les efforts de Jojo d’Autriche, et au moins quelques exemplaires militaires, en plus de copies conçues par des armuriers de Vienne comme Contriner et Lowenz, furent vendus sous le manteau à des particuliers amateurs d’innovation, de belle mécanique, ou de canardage en gros.
C’est ainsi qu’au tournant du XIXème siècle l’un de ces fusils en calibre .464 se retrouva à trôner dans la collection d’un certain Isaïah Lukens, armurier spécialisé dans les armes à air comprimé, installé sur le nouveau continent près de Philadelphie. C’est là que le capitaine Meriwether Lewis le trouva, alors qu’il rassemblait les vivres et fournitures avant son départ pour sa fameuse expédition avec William Clark dans l’Ouest sauvage.
Lewis, prestidigitateur et as du poker menteur
Chargé par le président Jefferson d’explorer le reste du continent nord-américain, répertorier la faune et la flore (Jefferson espère qu’ils verront des mammouths) et d’étudier les tribus indiennes sur le chemin (ainsi, évidemment, que de sonder les opinions de ceux-ci sur les visages pâles et si possible leur faire bonne impression), Lewis et son équipe se mettent en route le 14 mai 1804. En plus de divers cadeaux pour acheter le passage et si possible l’amitié des tribus qui seront rencontrées, le fusil Girandoni restait à portée de main, dans son étui en cuir à multiples poches d’origine. On ne sait jamais.
L’emport de cette arme si inhabituelle (et si fascinante: apparemment Lewis passa pas mal de temps à la bichonner et parader avec tout au long du voyage) s’avéra payant au-delà de leurs anticipations. Par exemple, lorsque l’expédition rencontra les Sioux Yankton, nerveux et hostiles, le capitaine Lewis organisa à leur intention une mise-en-scène presque digne des spectacles de prestidigitation de notre époque, en tirant devant eux, enthousiaste, une quarantaine de projectiles dans un arbre à des dizaines de mètres, en quelques dizaines de secondes.
Le 25 septembre 1804, retenu par les Sioux Tetons, Lewis fit une démonstration de tir rapide avant d’insister auprès du chef Bison Noir sur le fait qu’il était pressé de partir et avait assez de fusils « magiques » pour éliminer vingt tribus en une journée. Bluffant ainsi les indiens en leur faisant croire que son fusil pouvait tirer indéfiniment sans rechargement nécessaire, sans poudre ni fumée ni flamme, et en leur faisant croire que beaucoup des fusils des Blancs étaient de ce type, il étouffa d’emblée pas mal de conflits potentiels avec les populations natives d’Amérique. Les indiens n’hésitaient pas à embusquer et exterminer les expéditions des autres tribus (ou la tribu adverse entière), et les colons américains étaient pleinement conscients qu’ils risquaient le même sort.
Naissance de la diplomatie à l’américaine: « tu l’as vu mon gros fusil ? »
C’est de cette manière qu’une innovation technique autrichienne inattendue eut un rôle crucial dans l’histoire des USA, en aidant l’expédition qui changea radicalement la perception qu’avaient les premiers citoyens des USA de l’Ouest du continent nord-américain.Le fusil Girandoni de Lewis fut ramené au magasin de Lukens après le voyage, pour réparation, et y resta jusqu’à être retrouvé et étudié très soigneusement par le docteur Robert Beeman, collectionneur et historien spécialiste du sujet, longtemps avant que celui-ci ne découvre son parcours particulier et son implication historique au cours d’une véritable « autopsie » et enquête historique minutieuse du fusil.
La carabine tyrolienne de 1779, une arme d’exception
Tout le monde sait que les soldats des armées européennes du début du XIXème siècles sont équipés d’arme à feu, à chargement par la bouche. Les initiés et connaisseurs savent évidemment que quelques unités d’élite sont dotées de fusils, c’est à dire d’armes à canon rayé. Le tir gagne ainsi en puissance et en précision, mais cela ne concerne qu’une petite partie des combattants, comme les fusiliers britanniques dotés des fameux Baker rifles.
Mais saviez vous qu’une des armées occidentales était dotée de fusils à répétition depuis 1779, capables de tirer une vingtaine de coups à la minute ? L’arme, inventée par un horloger du tyrol du nom de Bartholomäus Girandoni est restée en service jusqu’en 1815, et a servi dans les affrontements contre les turcs et les prussiens…
Le plus extraordinaire dans cette invention est qu’il ne s’agit pas d’une arme à feu, mais d’un fusil à air comprimé, qui plus est doté d’un chargeur de 20 balles. La crosse de l’arme est en fait le réservoir d’air comprimé. En armant le chien, le tireur comprime un ressort qui permet, lorsque la détente est actionnée de faire brièvement entrer l’air dans le canon, propulsant ainsi la balle. Cette dernière a une vitesse et une efficacité comparable à celle des mousquets de l’époque, et peut pénétrer une planche d’environ 3 cm à une vingtaine de mètres.
Pour recharger, rien de plus simple. Il suffit de dresser l’arme à la verticale pour faire glisser une balle du magasin qui longe le canon, à droite sur l’image ci-contre dans un petit tiroir, qu’une action du pouce permet de manoeuvrer. La balle se place dans le canon, et le tir peut reprendre.
Le réservoir d’air a une capacité utile d’une trentaine de coups, aussi le combattant était il équipé de deux réservoirs supplémentaires, et le règlement lui attribuait également une centaine de balles. L’arme mesure 1.2m et pèse 4.5kg, soit des mensurations très similaires à celles de tous les mousquets de l’époque.
Pour recharger ses réservoirs, le combattant est également doté d’une pompe à main. 1500 coups sont nécessaires pour un réservoir, ce qui n’est toutefois guère faisable en plein combat. Pour faciliter le travail, l’armée autrichienne a prévue des voitures dotées de compresseurs et de bidons de rechange. Des courriers étaient chargés de la rejoindre, et d’alimenter les premières lignes.
L’absence de fumée et de détonation en faisaient une arme idéale pour les embuscades et les coups de main. Il faut toutefois relativiser cette discrétion, le bruit au départ du coup n’est tout de même pas totalement négligeable.
Le principal inconvénient de l’arme est sa difficulté de fabrication avec les techniques et matériaux de l’époque. Les joints, indispensables, sont en cuir et doivent être maintenus humides en permanence. Le réservoir est vissé sur le canon, et le filetage est souvent une cause de fuite. Le mécanisme de tir est également complexe, et l’ensemble est finalement relativement fragile.
Il semble qu’en tout 1500 armes aient doté l’armée autrichienne, leur abandon étant finalement lié à la complexité de la technologie à mettre en oeuvre pour les fabriquer et les maintenuir. L’exemple ci-contre, la valve du réservoir actionnée par la détente, en donne une bonne idée, et l’on imagine la question de la pompe à haute pression !
Pour autant, les prussiens et turcs expérimenteront son efficacité, mais il semble bien que les armées de Napoléon n’aient pas eu à l’affronter."
J'espère que vous avez passé un bon moment....
Amicalement.
Mandeville de Marigny- Intermédiaire
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Nombre de messages : 61
Age : 67
Localisation : Passé - Deo Vindice
Date d'inscription : 20/10/2014
Re: Une pétoire de l’expédition Lewis et Clark
excellent moment; je l'avais déjà lu mais ça ne nuit pas de faire un rappel
superbe à tout point de vue en tout cas
superbe à tout point de vue en tout cas
fred900s- Pilier
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Nombre de messages : 2401
Age : 56
Localisation : 49
Date d'inscription : 08/04/2016
Re: Une pétoire de l’expédition Lewis et Clark
Un très bon moment également
Moi, par contre, j'ai découvert quelque chose.
Merci
Moi, par contre, j'ai découvert quelque chose.
Merci
Thierry357- Habitué Des Lieux
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Nombre de messages : 321
Age : 61
Localisation : Loire
Date d'inscription : 13/04/2017
Re: Une pétoire de l’expédition Lewis et Clark
_________________
Fais-le ou ne le fait pas, essayer ne veut rien dire...
Président de la Javeline Nancéienne (Tir sur Silhouettes Métalliques)
frederic feve- Administrateur
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Nombre de messages : 7647
Age : 61
Localisation : LIVERDUN (54)
Date d'inscription : 07/11/2007
Re: Une pétoire de l’expédition Lewis et Clark
merci pour le partage
fabio40- Régulier
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Nombre de messages : 157
Age : 48
Localisation : mont de marsan
Date d'inscription : 26/06/2014
Re: Une pétoire de l’expédition Lewis et Clark
j’avais deja fait un post a ce sujet perdu dans les limbes du forum mais le rappel est mieux detaillé.
J1- Pilier
-
Nombre de messages : 9245
Age : 41
Localisation : En France
Date d'inscription : 11/06/2016
Re: Une pétoire de l’expédition Lewis et Clark
Excellent je vais me couché moins bête
steampunk- Pilier
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Nombre de messages : 1072
Age : 57
Localisation : vienne
Date d'inscription : 29/12/2016
Re: Une pétoire de l’expédition Lewis et Clark
hello
on voit que nos armes modernes a vent ne sont que reportées dans le temps . nos méthodes de fabrications plus modernes les ont juste fiabilisées .
on fabrique de nos jours des armes a vent en calibre 45 presque aussi meurtrière que des armes a poudre a 100 mètres ,c'est fantastique .
on voit que nos armes modernes a vent ne sont que reportées dans le temps . nos méthodes de fabrications plus modernes les ont juste fiabilisées .
on fabrique de nos jours des armes a vent en calibre 45 presque aussi meurtrière que des armes a poudre a 100 mètres ,c'est fantastique .
cro magnon 07- Pilier
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Nombre de messages : 5877
Age : 65
Localisation : Ardèche
Date d'inscription : 05/02/2018
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